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5 raisons pour lesquelles l’Amazonie sera détruite dans les prochaines années

EDIT : cet article a été écrit quelques semaines avant les terribles incendies d’août 2019 qui ont ravagé l’Amazonie. Cela va sans dire que ces feux de forêt n’arrangent rien à la situation, déjà critique.

L’heure est grave, mes amis. La plus grande forêt tropicale du monde, l’Amazonie, est en train de partir en fumée sous nos yeux. A défaut de pouvoir stopper cette folie à l’aide de nos mains impuissantes, revenons sur les raisons de cette catastrophe écologique.

5 raisons pour lesquelles l’Amazonie sera détruite dans les prochaines années

1- Le gouvernement brésilien

En 2018, les Brésiliens ont élu un nouveau président au pouvoir, Jair Bolsonaro. Si vous ne savez pas grand chose sur lui, le surnom dont on l’affuble, le « Trump brésilien », devrait vous aider à cerner le personnage.

Si les gouvernements brésiliens précédents considéraient la protection de l’environnement comme (relativement) importante, notre ami Bolsonaro n’a que faire du réchauffement climatique. Et il ne s’en cache pas. A peine arrivé au pouvoir, il a promis à ses électeurs de se débarrasser des lois environnementales afin d’exploiter l’Amazonie au maximum. Ni une ni deux, il nomma un cabinet de ministres penchant dangereusement vers le climato-scepticisme, bloqua les fonds destinés à la protection de la nature et autorisa à tour de bras l’usage de pesticides. Il ajouta avec fougue que « plus un seul centimètre de terre se sera accordé aux tribus indigènes« .

C’est très problématique, car même si l’Amazonie s’étend sur 8 pays (et un territoire, de surcroît français) la partie la plus large se situe au Brésil. 63% de la forêt, pour être exact. Le reste des 37% se divise donc entre 7 pays. Ceci rend la politique brésilienne en matière d’environnement cruciale pour la survie de la forêt tropicale.

Or, les dirigeants brésiliens actuels voient les mesures environnementales comme des obstacles empêchant de profiter pleinement des ressources de la forêt.. Bolsonaro a d’ailleurs déclaré que «le Brésil n’a aucune dette vie-à-vis de la planète en matière de préservation de l’environnement». Clairement, selon lui, le fait que le Brésil possède une bonne partie de l’Amazonie ne représente aucunement une responsabilité. Seulement des opportunités économiques.

Résultat : la déforestation a augmenté ce mois-ci de 88% depuis la même période l’an dernier, 169 nouveaux pesticides ont été approuvés, et l’équivalent d’un terrain de football est déboisé chaque minute.

2- L’attitude des pays riches

On pourrait penser que l’attitude peu responsable du président brésilien alerterait nos dirigeants. Mais point du tout. Au contraire : l’Union européenne vient tout juste de signer un accord commercial juteux avec le MERCOSUR, organisation qui regroupe la majorité des pays sud-américains. Nous, Européens, allons désormais pouvoir acheter des produits issus de la déforestation, certes, MAIS à moindre coût.

Entre la préservation de la plus grande forêt tropicale d’un côté, et les économies de l’autre, le choix fut vite fait. Make the planet great again, mais juste à l’intérieur de nos frontières. C’est bien connu, tel le nuage de Tchernobyl qui s’arrêta miraculeusement à la frontière de l’Hexagone, la destruction de l’environnement hors de la France n’aura aucune incidence pour nous. Pourquoi donc s’en soucier ?

3- Les assassinats de miliants écologistes

Ok, les pays riches semblent se contrefoutre de l’Amazonie. Mais quid des sud-américains ? Après tout, ce sont eux, les premiers concernés.

Il faut savoir qu’il existe une multitude d’associations et de militants préoccupés, et même horrifiés, par la disparition de l’Amazonie. Mais voilà, l’Amérique Latine est le continent le plus dangereux au monde pour être écolo. Chaque année, on y recense le plus grand nombre d’assassinats de militants qui ont osé défendre la nature de leur pays. Pire : au sein du continent, c’est le Brésil qui détient le triste record de meurtres liés à l’environnement. Dans ces conditions, difficile de s’opposer aux gouvernements et aux entreprises sans mettre sa vie en danger.

Par ailleurs, la majorité des locaux vivent dans des villes et affrontent quotidiennement des problèmes d’un tout autre genre, comme l’insécurité et le manque de travail. Pour eux, le développement économique de leur pays serait une aubaine qui leur permettrait d’avoir une vie « meilleure », du moins sur le court-terme.

4- La disparition des tribus indigènes

Les premiers touchés par la déforestation sont les tribus indigènes qui y vivent. Malheureusement, comme vous l’avez probablement compris dans le point numéro 1, le président Bolsonaro ne porte pas exactement les indigènes dans son coeur.

Loin de les voir comme porteurs d’une culture et de connaissances précieuses, il aimerait franchement que les tribus débarassent le plancher et le laissent tirer profit de la manne économique qu’est l’Amazonie.

(Parce que si vous ne l’aviez pas encore compris, l’Amazonie n’est pas détruite juste pour le plaisir, mais parce qu’elle rend quelques personnes très, très riches)

Les indigènes vivent sur des terres abondantes en ressources naturelles. C’est pourquoi les invasions sur leur territoire se font de plus en plus nombreuses. Bientôt, les mines situées sur les territoires indigènes pourront d’ailleurs être exploitées (c’était jusque là interdit).

Bolsonaro a même déclaré, en 1998, donc longtemps avant d’être président :  » Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne se soit pas montrée aussi efficace que les Américains. Eux, ils ont exterminé leurs Indiens.  » . Le cauchemar, pour les indigènes, est donc loin d’être terminé.

5- L’auto-destruction de l’Amazonie

L’Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde, et la seconde plus grande forêt au monde (la première se situe en Russie). Elle s’étend sur 5,5 millions de km², et abrite une biodiversité incroyablement riche. Détruire minutieusement tous ses hectares à l’aide de bulldozers devrait prendre des décennies, ou même des siècles.

En lisant le titre de l’article, vous avez peut-être pensé qu’il était exagéré, voire trompeur. Ce qui serait légitime, car on parle d’un territoire réellement gigantesque.

Oui mais voilà. A partir d’un certain niveau de destruction de la forêt, un cercle vicieux sera enclenché, à cause de la trop grosse quantité de CO2 dans l’air relâchée par les arbres. Ceci assècherait gravement la forêt restante, qui commencerait à brûler et disparaître doucement.

Ce scénario est susceptible d’arriver si l’on parvient à détruire encore seulement entre 5% et 20% de l’Amazonie. Ceci est une donnée fondamentale : le problème n’est pas la destruction totale de la superficie de la forêt, mais seulement la déforestation d’une petite partie de celle-ci, qui entraînerait des réactions en chaîne.

Ce phénomène porte le nom de « dépérissement forestier », et au rythme où nous sommes lancés, il pourrait être entraîné dans moins de 30 ans. En effet, nous avons déjà réussi à déboiser plus de 20% de la surface totale de l’Amazonie. Le point de non-retour se rapproche donc dangereusement, dans l’indifférence la plus totale de nos dirigeants.

Pour plus d’infos sur l’importance de l’Amazonie au niveau mondial, par ici. Et si vous avez des suggestions pour endiguer cette catastrophe écologique, par exemple des ONGs à recommander ou des actions individuelles, vos commentaires sont les bienvenus.

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