fuera récit amérique latine
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De Antoine de Saint-Exupéry à Pablo Neruda : écrire en Amérique du Sud

Aymeric Bolé nous raconte comment l’Amérique du Sud a été une source d’inspiration pour son récit de voyage.

Je ne pensais pas écrire un jour. Je ne pensais pas aller au bout de ce rêve-là. C’est peut-être à cause ou grâce à la solitude que l’on ressent dans un vol Lufthansa entre Francfort et Buenos Aires en laissant tout derrière soi pour plusieurs mois que l’on commence à écrire.

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En Amérique du Sud, j’ai pu réaliser intensément deux rêves, écrire et voyager, qui riment avec celui que chaque prisonnier doit cultiver un jour au fond de lui : s’évader. J’étais seul et je marchais. A Buenos Aires, entre la Calle Moreno, l’Avenida de Santa Fe et Palermo, ça grouille d’émotions et d’odeurs. De gens différents qui t’inspirent ou t’effraient. Certains jouent au football, d’autres vont en Boliche ou boivent du maté.

Je suis passé du mec européen un peu paumé et mélancolique à celui d’immigré qui arrive au nouveau monde quand j’ai découvert l’allégresse sud-américaine. Un café solo, una media luna, et je me posais plusieurs heures au Petit Colon dans le quartier de Tribunales, l’épicentre de Buenos Aires pour coucher mes émotions sur le papier. Les garçons de café te parlent de Boca Juniors ou de River Plate, les deux équipes de football phares de la capitale pendant que les clients et les avocats viennent boire un café pour discuter. L’endroit ressemble au vieux Paris mélangé à la mélancolie et l’allégresse argentine.

Non loin de là, un ancien théâtre transformé en librairie illumine les sens. Des étudiants de toute l’Amérique latine, des retraités et des touristes se perdent là où le livre a pris la place des spectateurs d’antan.

On prend réellement conscience de la richesse culturelle de l’Amérique latine quand on s’arrête sur ces auteurs inconnus en Europe. Au même titre que que l’on lira et comprendra mieux Neruda en franchissant la Cordillère des Andes pour rejoindre le Chili. En regardant ces joueurs d’échecs à Santiago sur la Plaza de Armas ou flâner jusque la Chascona, l’ancienne maison du poète. L’Amérique du sud est inspirante par ces paysages mais surtout par les gens que l’on rencontre. Une photo ou un film ne parviennent pas à transmettre l’émotion passée par le filtre de l’âme de celui qui écrit.

Ecrire en Amérique du sud était pour moi aussi nécessaire que ma douche sous un filet d’eau du matin ou ma nostalgie européenne qui me renvoyait à ma propre solitude. Sortir ces âmes que je croisais et qui rentraient en moi par leur profondeur et leur simplicité. Alex l’Ecossais qui parcourait seul le continent en chaise roulante, Mario qui brûlait du bois de cactus avec une loupe et le soleil, un chauffeur de taxi de Montevideo en Uruguay travaillant à Buenos Aires et qui vous parle de son pays en chantant.

Ecrire en Amérique du Sud m’a permis de sortir de moi-même et de mon Europe. Ça donne « Fuera ». Un carnet de notes de voyages entre l’Argentine, le Chili, le Brésil et le Pérou. FUERA est disponible en version électronique et papier sur Amazon.

Aymeric Bolé

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