Vous venez en échange (ou stage, PVT, voyage…) à Buenos Aires et vous ne savez pas trop à quoi vous attendre? Pas de panique, on vous explique les bases pour survivre dans la capitale argentine.
1- L’argent
L’argent, en Argentine, c’est tout une histoire. Bienvenue dans le pays de l’inflation et des crises à répétition. Si vous venez armé de votre CB avec une super option internationale qui, comme votre banque française vous l’a promis juré, vous permettra d’éviter toutes taxes, vous allez vite déchanter. Les banques argentines prennent 100 pesos (6€) à CHAQUE retrait, quelque soit la banque et vos options ; et vous êtes plafonné à 2000 pesos (soit environ 120€) par retrait (à moins d’avoir une CB plus perfectionnée). L’option n’est pas inutile car vous évitez les taxes quand vous payez directement en carte dans des restos et magasins, mais ça n’est pas toujours possible. La solution privilégiée, c’est d’utiliser des agences pour vous envoyer de l’argent (Azimo et Smallworld, entre autres). Ou encore venir les poches bourrées d’€ à changer en pesos au fur et à mesure.
(Mis à jour en juillet 2017, la situation évolue régulièrement. Et j’ai écrit un article sur ce sujet ici si vous voulez en apprendre plus)
2- La coloc
Comme toute personne ayant vu l’auberge espagnole, vous savez que le choix de votre coloc sera déterminante pour passer un bon séjour. On ne choisit pas ses colocataires, mais on peut au moins choisir son quartier. Les meilleurs selon moi (cette liste n’engage que moi-même ) pour étudiants de passage :
– Il y a bien sûr Palermo, qui est le chouchou de la plupart des expats. Très animé, sûre, beaucoup de commerces et d’espaces verts, c’est une valeur sûre, même si ce n’est pas toujours donné.
– Des deux côtés de Palermo, on trouve Belgrano et Recoleta, qui sont aussi agréables et sûres, bien que moins animés – et parfois plus chères.
– Autre option très prisée des étrangers: San Telmo la bohème, qui est plus « authentique » et séduira les coeurs d’artiste.
– Enfin, Villa Crespo, Almagro et Caballito sont plus tranquilles, assez safe, et moins chers que Palermo, leur voisine tapageuse.
Attention aux prix qui sont parfois abusifs pour les étrangers qui connaissent mal les tarifs locaux. Oui, Buenos Aires, c’est cher, mais si votre appart vous coûte autant que votre loyer à Paris, c’est qu’il y a un souci. Pour trouver des colocs, il y a des groupes facebook (notamment le groupe des Français à Buenos Aires où il y a des offres d’apparts et aussi plein d’infos utiles, Habitaciones en Buenos Aires, Looking for a room in Palermo, Alquiler de habitacion en depto…) et des sites comme CompartoDepto.
Ah, on me souffle dans l’oreillette qu’il existe un site bien pratique pour trouver un appart (créé par des expats français): Mon appartement à Buenos Aires.
3- Les chamuyeros (prononcer chamuCHeros)
Spécialité argentine, au même titre que le maté et le dulce de leche, on en trouve partout. Ils vous sourient dans des cafés, vous tiennent la porte dans les magasins, vous payent des verres dans des boîtes de nuit. Ils vous racontent d’un air très assuré qu’ils sont déjà allés sur la lune – si assuré que vous vous laissez convaincre. Si niveau économie, l’Argentine est un peu à la ramasse, niveau séduction, elle est en tête de peloton.
Les garçons ne seront pas en reste, car ils auront le plaisir de faire connaissance avec des argentines parfois légèrement « hystericas » sur les bords (ce sont les Argentins qui le disent, pas moi). Aussi flou dans leurs propos que dans leurs actes, savoir ce que les hytericas veulent vraiment est aussi dur à déchiffrer que comprendre ce que les chamuyeros cherchent.
4- L’espagnol d’Argentine
Alors, première chose, les argentins disent généralement qu’ils parlent castellano – à prononcer casteCHano, car les « ll » et les « y » se transforment en CH. Si vous avez appris l’espagnol classique d’Espagne et que vous êtes restés niveau collège/lycée, on vous prévient, les premières semaines vont être un peu difficiles. Disons que les argentins conservent la base de l’espagnol, mais changent certaines prononciations, et utilisent des expressions argentines à outrance.
- > Lexique de survie
Boludo: une façon d’appeler ses amis, à mi chemin entre le « connard » et le « hey mec ». Attention, dirigé à quelqu’un que vous ne connaissez pas, c’est insultant. Mais si c’est pour parler à vos amis, c’est presque une marque d’affection. Allez comprendre.
Che: pour interpeller quelqu’un. L’origine du « Che » de Che Guevara (qui était argentin).
Vos: le « tu » argentin. Au débout on a l’impression de vouvoyer tout le monde à cause de la ressemblance avec le « vous » français, mais on s’y habitue vite.
Ustedes: le « vosotros » espagnol. C’est moins intuitif, et c’est valable pour toute l’Amérique Latine.
Quilombo: en gros, signifie « bordel ». Et comme en Argentine, c’est le quilombo permanent, c’est un mot qu’on utilise TRES souvent.
Porteño/a : habitant(e) de Buenos Aires
Prenez garde, après quelques mois d’Argentine, l’accent vous collera à la peau, et vous devrez expliquer, lorsque vous utiliserez l’espagnol dans d’autres parties du monde, pourquoi vous parlez de cette étrange façon.
5- L’enfer sur terre, j’ai nommé Migraciones
Un beau jour, poussé par une pulsion étrange, les argentins ont décidé de construire une représentation de l’enfer sur terre. Ils ont fait ça près du port, dans des batiments jaunes et moches, et ils ont appelé ça « Migraciones« . Pour y parvenir, il faut traverser des voies ferrées tout aussi moches que les bâtiments. C’est l’endroit où les malchanceux devront faire des tas d’aller retour et affronter avec courage et persévérance la bureaucratie argentine kafkaienne afin d’obtenir un maudit visa.
Enfin, on vous a concocté une petite liste spéciale « Buenos Aires.
- Bucket List de l’étudiant en séjour à Buenos Aires
- Se prendre une cuite au Fernet
Pas très compliqué, le Fernet est l’alcool argentin par excellence, trouvable partout. Et il a un gros avantage: la gueule de bois est beaucoup plus douce qu’avec les autres alcools.
- Prendre un cours de tango
(une danse venant de Buenos Aires, et oui, viens en apprendre plus par ici). Bon, pour les flemmards, aller à un spectacle suffira.
- Vous laisser séduire par un chamuyero
Même si dans le fond vous savez qu’on vous raconte des foutaises, il faut bien que vous puissiez répondre quand lors de votre retour en France, on vous demandera avec avidité : « Alors, les Argentin(e)s? »
- Manger dans une parilla
Vous n’êtes quand même pas venus si loin pour passer à côté de la viande argentine, jalousée par le monde entier!
- Aller passer un week-end à s’émerveiller devant les chutes d’Iguazu
Cela vous permettra de renouveler votre photo de profil sur Facebook et d’avoir un tampon brésilien dans votre passeport (les chutes se situent à la frontière avec le Brésil).
Pour en apprendre plus sur Buenos Aires et ce qu’il y a à voir, rendez-vous ici.
Même si je n’ai pas prévu d’aller en Argentine mais qui sait. Encore mieux que le guide du routard et plus facile à lire ☺️
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Merci beaucoup Yasmine, ça te donnera peut-être de l’inspiration pour préparer ton futur voyage 🙂
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Bonjour Pauline.
Très sympa cet article.
Je me présente. Je m’appelle Romain et je suis en charge des publications pour le blog Chapka http://blog.chapkadirect.fr/ spécialisé dans les voyages, tours du monde et études à l’étranger.
Nous sommes à la recherche de témoignages de voyageurs blogueurs. Serais-tu donc intéressée à l’idée de répondre à une interview afin de raconter ton expérience sur place ?
Ce serait publié sur notre blog.
Dans l’attente de ta réponse, je te souhaite une agréable journée.
Romain.
rh@chapka.fr
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Salut Romain, merci pour ton message, je t’envoie un mail rapidement! 🙂 Bonne journée à toi!
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