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Buenos Aires needs a Dollar Dollar, a Dollar is what it needs $$$

Buenos Aires, quand on connait un peu les autres villes d’Amérique Latine, peut pas mal surprendre lorsqu’on y arrive pour la première fois. C’est à dire que Bogota, Lima, La Paz, ce sont des villes très latines, un peu chaotiques, avec des gens qui ressemblent à des descendants des Incas, des fruits exotiques de partout, et souvent du gros bordel dans les rues.

Buenos Aires, au premier abord, ça n’est pas du tout ca. Déjà, l’Argentine est un pays d’immigrés venant essentiellement d’Europe, et si dans les petites villes les gens peuvent etre typés, dans les grandes villes comme Buenos Aires ou Cordoba (la 2ème ville de l’Argentine), les gens sont blancs, blonds, roux, bruns. Et l’influence européenne se sent partout: des grandes avenues aux immeubles parisiens – ils ont même fait venir des pierres de Paris pour construire des immeubles parce qu’ils nous trouvaient vraiment trop stylés! – on sent un peu de Londres, Paris ou Madrid. Il y a un métro et un bon système de transport – gros soulagement quand on connait le Transmilenio de l’enfer de Bogota! Et c’est plus safe que des villes comme Lima ou La Paz, et  en général plus riche. En fait, si on ne savait pas qu’on était encore en continent sud-américain, on se sentirait dans une ville européenne.

Palermo -  Buenos aires, argentine. Amérique du sud, latine

Enfin… Vraiment?

Car en fait, quand on gratte un peu sous la surface, on se rend rapidement compte que oui, on est toujours bien en Amerique Latine, et que sous son apparence lisse, ben Buenos Aires, c’est quand meme le gros bordel. C’est à dire que les choses ont l’air de mieux fonctionner au premier abord, mais en fait c’est à peu près aussi efficace et rapide que la Colombie – ce qui n’est pas peu dire.

Il y a même un domaine où l’Argentine est le champion du monde de la complexité et de la difficulté, et a réussi a surpasser tous ses voisins latinos, et peut-être même tous les pays de la planete : c’est le domaine de l’ ARGENT, la plata.

Alors en Europe on se plaint beaucoup de l’économie, la crise et tout ça tout ça. Mais si vous voulez relativiser, venez donc ici : l’Argentine s’enfonce dans une crise economique sans fin depuis une quinzaine d’années, et connait une inflation galopante et inmaitrisable. Même son ministre de l’économie bafouille, devient tout rouge et se met à pleurer quand on le questionne sur un sujet qu’il devrait bien connaitre, soit l’économie de son pays. Le billet maximum en Argentine – de 100 pesos argentins- a aujourd’hui une valeur de 6 €, donc gare à l’explosion du porte feuille quand tu te balades avec pas mal d’argent. Non, ce n’est pas parce que tu as plein de billets que tu es riche, ça veut juste dire que leur monnaie n’a que très peu de valeur.

L'obélisque de Buenos Aires, Microcentro. Amérique du sud/ latine
Obelisco

Et puis aller retirer de l’argent en Argentine, c’est un peu comme un combat quotidien de sang et de sueur. Disons qu’aujourd’hui,  dans notre planete mondialisée du 21ème siecle, avec une carte bleue basique, tu peux payer et retirer à peu près partout dans le monde. Même au fond de l’Amazonie, armée de ma carte bleue, je n’ai eu aucun souci. Alors après ça, très sûre de moi et n’ayant plus peur de rien, je me suis dit que ca n’était pas une grosse capitale comme Buenos Aires qui allait m’impressionner.

Mais que nenni !!

C’est à dire que déjà, avec une carte étrangère, pour une raison obscure, tu ne peux retirer seulement que dans la moitié des banques. Donc quand je sais que je dois retirer de l’argent, je prends bien 30 minutes pour me donner le temps de faire le tour du quartier jusqu’à tomber sur THE distributeur miraculeux qui fonctionne. Par ailleurs, il y a une limite quotidienne de retrait qui est de 120 €. Et oui, donc si tu as un loyer à payer en cash, il faut que tu anticipes et que tu retires pendant quelques jours à l’avance pour réunir la somme. Et puis, à un plafond de 120€ par jour, tu peux être sûr que où que tu ailles, tu auras une bonne petite file d’attente à tous les distributeurs, parce que tu n’es pas le seul boludo à désespérement avoir besoin d’argent, il y a tout un pays qui est dans le même cas que toi. C’est la loi de la jungle, tu te mets au bout de la file et tu pries pour qu’il reste des billets pour quand ce sera ton tour- la pénurie de billets est malheureusement trop courante. Et non seulement le plafond quotidien est ridiculement bas, mais en plus à chaque retrait la banque te préleve une taxe de 6 € – en plus de ce que ta banque francaise peut te charger.

Et si tu veux faire le malin et payer dans les  supermarchés avec ta carte bleue sans passer par les distributeurs, bon courage. Ta carte étrangère ne passera pas la graaaande majorité du temps, et quand par miracle cela fonctionnera, tu devras avoir ton passeport sur toi pour que le caissier vérifie ton identité – dernier baton dans les roues, on n’allait pas te laisser gagner si facilement quand même.

Et oui, c’est ça l’Argentine, ça a des grandes avenues propres et bien rangées, ça veut te faire croire que tout roule droit, que tout fonctionne bien, qu’on est culturellement plus proche de l’Europe… Mais quand tu vois un peu plus loin que le tango et les empañadas, tu reconnais bien l’empreinte de bordel fantaisiste qui habite toute l’Amérique Latine, et tu te rappelles sur quel continent tu te trouves.

Vous prévoyez un séjour dans la capitale argentine? Rendez-vous ici pour vous aider à planifier votre visite.

Street art, Buenos Aires, Argentine, Amérique du sud
Graffiti de Buenos Aires

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