Etudiant en échange

Test: quel type d’étudiant en échange êtes-vous?

Arriver dans un nouveau pays, c’est changer d’environnement, et devoir s’adapter. Mais dès les premiers instants, des attitudes extrêmes se dégagent chez les étudiants.

  • Avant le départ

L’horripilant

C’est celui qui prie depuis des mois pour tomber sur son premier choix. Il a accroché le drapeau du pays de son rêve au dessus de son lit, son Itunes est rempli de grands classiques du pays,  et la nuit, il fait même des cauchemars où il est finalement envoyé en Corée du Nord. Le jour où il apprend, le ventre noué, qu’il sera bien envoyé là où il souhaite, son bonheur et son arrogance ne connaitront plus de limites. Son horripilation se retrouvera aussi bien en réalité que virtuellement, et doublera d’intensité une fois l’échange commencé, avec sa présence envahissante sur les réseaux sociaux.

 

Le sérieux

Il y a celui qui, où qu’il aille, préparera son voyage des mois- et si possible, plusieurs années- à l’avance. Il achètera son billet d’avion le jour même où il apprendra sa destination, il passera des mois à trouver une colocation sur Internet. Une fois trouvé, il connaitra déjà  le nom de tous ses colocs avant même d’avoir posé un pied dans son pays d’accueil, ainsi que leurs couleurs préférées. Il aura appelé l’Ambassade mille fois pour vérifier s’il avait rééllement tous les papiers requis, il aura choisi ses matières à l’avance et envoyé un mail de présentation à tous ses futurs professeurs.

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L’hypocondriaque

Dès l’annonce de son pays, il foncera chez son médecin, son carnet de vaccinations serré contre son coeur. Il demandera a faire tous les vaccins, y compris les facultatifs, et y compris les vaccins conseillés de tous les pays voisins. Il passera à la pharmacie acheter des réserves de Doliprane et de Spasfon pour les 10 ans à venir. Sa trousse de secours et ses couvertures de survie prendront plus de la moitié de sa valise, et il passera ses nuits à surfer sur Doctissimo pour lire des témoignages affolants d’individus ayant contracté le Sida simplement en ayant respiré l’air de son futur pays d’accueil.

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« Euuuuh svp est-ce que quelqu’un peut me traduire ce que ça veut dire « serpientes venenosas »???? »

Le pas stressé

Il a reçu l’annonce de son pays d’échange avec un sourire vaguement indifférent. Il n’a rien reservé à l’avance, ne parle pas la langue (pas grave, il finira bien par l’apprendre sur place), a du négocier à l’aéroport pour embarquer sans Visa. Il n’a pas de valise, seulement un sac à dos, et il a oublié toutes les choses vraiment importantes (pas grave, il les achetera sur place).

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Zen soyons zen

Le surprotégé

Il habite toujours chez ses parents et n’est jamais sorti des frontières de son pays. Il n’a jamais pris l’avion. C’est tout juste si ses parents super inquiets ne continuent pas encore de venir le chercher à l’université. Il leur a promis de les appeler tous les jours. Ses parents sont déjà en train de poser des vacances pour venir le voir pendant son échange afin de vérifier qu’il ne manque de rien. Ils ont pris un forfait mobile avec étranger illimité pour s’assurer de pouvoir l’appeler nuit et jour. Il a néanmoins réussi à avoir gain de cause concernant les tonnes de tupperware de nourriture préparées avec amour que sa maman voulait qu’il emporte avec lui dans sa valise.

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Oui oui Maman ça va bien, je suis en cours là, je te rappelle

L’hyper-habitué

Celui-ci n’en est pas à son premier échange. Les histoires de visas, d’inscription dans la fac d’échange, il connait sur le bout des doigts. Il a exploré à peu près tous les continents de la planète. Dès l’annonce de son pays d’accueil, il met en place ses réseaux : il connait forcément des gens là-bas. Au bout de quelques jours, il a déjà 3 plans colocs, une soirée de bienvenue organisée par des connaissances, et plein de propositions de voyages d’amis qui sont dans le pays.

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Been there, done that
  • Durant l’échange

Une fois l’échange entamé, les disparités de comportement s’intensifieront encore.

L’hyper connecté

Il est trop content de découvrir plein de choses nouvelles, et il a un besoin viscéral de partager tout ce qu’il voit. Il se prend un numéro de téléphone sur place dès le premier jour avec le plus gros forfait Internet existant (il s’empressera d’ailleurs d’annoncer son numéro local sur les réseaux sociaux). Sa story Snapchat et son compte Instagram deviendront truffés de ces plats exotiques aux couleurs chatoyantes, de la forme trop marrante d’une bouche de métro, ou du visage incroyablement typique  qu’a la personne assise en face de lui dans le bus.

Il deviendra également expert dans l’art de prendre les gens en photo sans se faire voir. L’hyper-connecté est souvent l’évolution de l' »horripilant » pré-départ.

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Le nostalgique

Il a eu le mal du pays dès le premier jour. Il pensait que cela passerait vite. Mais 3 mois plus tard, l’odeur du saucisson lui fait toujours monter les larmes aux yeux. Il fait des Skypes avec ses parents et ses amis tous les jours. Il regarde quotidiennement les rediffusions du Petit Journal (et parfois des Anges de la télé réalité, la nuit, caché sous sa couette, même si il ne l’avouera jamais). Lui qui aurait bien été incapable de citer le nom du premier ministre avant son départ, il suit désormais avec ferveur l’actualité de son pays. Il se met « attending » à tous les événements de sa ville natale, et espionne ses amis restés au bercail sur Facebook (même s’il est bien trop fier pour liker leurs photos). Il chante avec des trémolos dans la voix La Marseillaise pour s’endormir.

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Douce France, douce baguette de pain, douce salade verte…

L’aventurier

L’université, il y est allé les premiers jours. Puis, lassé, au début de la deuxième semaine, il a pris son sac à dos, 3 paires de chaussettes et une lampe de poche, puis il est parti à l’exploration de la région. Ses amis partis en échange avec lui ne savent pas trop dans quel pays il est. Leurs seuls indices sont les rares photos postées sur Facebook, d’un feu de camp dans un village indigène, d’un canöé pris dans les rapides d’une rivière, et d’une vieille dame marchant dans la montagne, une jarre d’eau sur la tête. On le verra réapparaitre tout juste pour les partiels, qu’il ne ratera pas tant que ça, on ne sait par quel miracle.

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« Oh liberté j’écris ton nom »

Le studieux

Dès le premier jour, il buvait les paroles de ses professeurs (à défaut de tout comprendre). Il s’est déjà fait un programme de révisions des partiels de fin du semestre. Il fait toujours le double de ce qu’on lui demande. Il ne loupe jamais de cours, il fait tous ses devoirs avec zèle, et des fiches dans toutes les matières. Dès les premiers instants, il a réussi à choper les Whatsapp de ses camarades de classe, qu’il harcèle de messages tous les soirs pour vérifier qu’il a bien fait tous ses devoirs. Le studieux est souvent l’évolution du « Sérieux » d’avant le départ.

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Il fait partie d’une espèce rare qui travaille la nuit et dort à la bibli le jour

Celui qui reniait les siens

Avant de partir, il s’est fait une promesse: avoir des amis français, pas question. Il veut profiter à 100% de son expérience, no way que ces sales grenouilles viennent gâcher son séjour. Pendant sa recherche d’appart, son seul critère était: pas de français. Dans la rue, quand il entend parler sa langue natale, il change de trottoir. Dans les soirées où des français sont présents, il prétend ne pas parler leur langue. Il a même arrêté de Skyper ses parents.

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Quand tu adores les locaux mais que eux ne t’aiment pas trop 😦

Celui qui voulait être un autochtone

Version un peu plus extrême que le précédent, il ne veut avoir QUE des amis LOCAUX. Ils fuient les étrangers – français compris, bien entendu – comme la peste. Sur Facebook, il ne veut être taggué qu’en compagnie de locaux. Il ne veut parler que la langue locale. Il mange comme eux, prend leur accent, s’habille comme eux. A son retour, personne ne le reconnaitra – mais reviendra-t-il un jour?

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I am not a tourist, I live here

Le chauvin bien chauvin

Ce qu’on pense de lui, il s’en fiche complétement. Quand on lui demande s’il s’est fait des amis locaux, il répond un « non » complétement décomplexé. Parler une autre langue, il déteste ça. La moitié du temps il ne comprend pas ce que les locaux veulent lui dire, surtout quand c’est des blagues, dont il n’arrive pas à saisir le second degré, différences culturelles obligent. Il n’est pas fan des spécialités culinaires locales qui lui font fortement penser aux plats surgelés de la cantine de son collège, dans le goût et l’apparence. Il s’est trouvé un appart juste au-dessus d’une boulangerie française, car pas question d’abandonner son croissant du matin. Dans son nouveau pays, ce qu’il préfère, ce sont ses amis français.

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Barack, you should know that Corsica and Brittany don’t want to be friends with you

 

Au retour dans le pays natal

A ce stade, il n’y a pas trente-six mille attitudes différentes pour les étudiants de retour chez eux. C’est bien simple: ils sont TOUS insupportables.

Pleins de leurs expériences des mois précédents, ils ont cette habitude compulsive et maladive de chercher à les raconter dès que l’occasion se présente. Même ceux qui ont passé un séjour affreux prétendront le contraire car ils voudront vous faire croire qu’ils se sont plus amusés que vous, qui êtes resté, sans aucune originalité, dans votre morne routine.

Certains ne dévoileront jamais qu’ils comptaient minutieusement les jours avant de rentrer, en cochant quotidiennement le calendrier accroché au-dessus de leur lit.

Voilà, vous avez désormais tous les outils en main afin de réaliser une introspection personnelle, pour déterminer quel profil vous correspond le mieux. Mais il y a de fortes chances qu’il y ait un peu de vous dans chaque catégorie… Selon les moments.

Cet article est extrait du Manuel de l’étudiant nomade.

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